Dans la série « moins j’en ai, plus j’en parle » voici un nouveau roman
Devant me rendre à Bastia hier matin et étant en congés, j’ai profité d’une journée où la mer était enfin praticable, pour me mettre à l’eau dans le début du cap Corse, à midi sous un ciel nuageux et avec une bonne houle d’est.
Au cours de cette sortie j’ai commis trois erreurs de débutants (et je suis bien dég’ car je ne pensais tout de même plus en être là…) qui m’ont coûté ce qui aurait dû être une bien belle pêche…
La première erreur en tout début de sortie : alors que je m’apprête à remonter d’un agachon infructueux, j’aperçois une très belle lasagne qui se met à trou ; au lieu de repérer le trou et de remonter pour me ventiler tranquillement avant de redescendre la cueillir, je me dis qu’il me reste encore assez d’air et je file directement sur le trou dans la même apnée.
Sauf que le trou est quand même un peu loin et que deux mètres avant je sens que je vais être juste ; mais je m’entête dans ma connerie et, plutôt que de remonter, je tends le bras précipitamment et décoche un tir incertain en direction du trou, avec le sandeau tendu au troisième cran (et oui car à la base c’était une apnée d’agachon !!).
Résultat je rate la lasagne (alors que j’aurais même pu faire un doublé car j’en vois une deuxième derrière s’enfuir au fond) et j’enrague ma flèche.
Cette fois je remonte, laissant le fusil coincé, me maudissant d’être aussi con et priant pour arriver à sortir la flèche, sans quoi la sortie s’arrêtera à peine débutée…
L’apnée suivant je parviens à sortir la flèche, mais je commets ma deuxième erreur : je ne vérifie pas son état… Et pourtant après avoir balancé un tir à bout portant dans un petit trou avec un 90 armé au troisième cran j’aurais raisonnablement pu penser que la flèche avait morflé… Mais non… je réarme sans me poser plus de questions et repart…
S’enchaîne alors une série de loupés inloupables, comme au temps où j’avais mis une flèche à ergot en laissant la tête fermé sur le fusil. Je rate ainsi un gros rouget, un corb, un autre rouget. C’est en visant avec minutie ce dernier que je me suis enfin aperçu que la flèche était tordue vers la droite… ce qui ne m’a pas empêché de tirer et de le louper.
Et comme j’étais vraiment dans un grand jour de connerie, troisième erreur : je me dit que ça doit pas être si grave cette légère déviation…. Et je ne songe même pas à la détordre au genou, ce que je ne ferais qu’une fois revenu à terre après avoir raté un dernier poisson… mais là je vous raconte la scène car c’était magnifique !
Ça commence par un denti d’environ deux kilos que je repère au loin en remontant d’un agachon.
Je me ventile à nouveau et redescend me poster derrière une touffe de posidonie. J’attends, j’attends, j’attends…. Rien…
Je remonte et, en prenant de la hauteur, je découvre que le denti s’était posé juste de l’autre côté de la touffe de posidonie, calé sur le sable à deux mètres de moi !!! Il avait dû arriver en rasant le fond, du coup je ne l’avais pas vu !! Je remonte le plus doucement possible, il ne bouge pas, je suis en surface et lui il est là, calé sous moi 13 ou 14 mètres plus bas ! Mais c’est impossible pour moi d’enchaîner une autre apnée direct, il faut que je récupère, et lui pendant ce temps il décolle doucement et s’éloigne tranquillement de sa démarche chaloupée.
Je le suis en surface et vois alors trois juvéniles qui montent vers moi depuis le fond et font demi-tour à 5 ou 6 mètres. Il y a de la vie ici c’est sur !
Ça y est, j’ai récupéré, mais mon denti n’est plus en vu. Pas grave, je sens qu’il est toujours dans les parages. Je repère un super poste et descend me caler.
Au bout de 30 secondes les petits dentis me foncent droit dessus, je m’écrase un peu plus au fond, quasi sûr que le gros va arriver. Mais alors ce sont trois ou quatre petites limons qui se pointent ! Elles commencent à tourner au dessus de moi, puis des un peu plus grosses se joignent à elles, toujours en tournant, et des plus grosses encore ! Et finalement je vois LA plus grosse du groupe, elle fait ses deux kilos facile, elle est là, juste au dessus de moi, à même pas 2 mètres, je n’ai qu’à tendre le fusil vers elle, elle ne s’enfuit même pas, ma pointe doit être à moins d’un mètre, c’est magnifique, FIIIIRE !!!
Et bien sûr vous l’avez compris la flèche tordue est passée à côté…
Là ça faisait 4h que j’étais dans l’eau, je commençais à être fatigué et j’ai pris un tel coup au moral que j’ai mis fin à la sortie (non sans avoir tenté tout de même un dernier agachon au cas où, mais seules deux petites limons sont revenues).
Voilà, au moins j’espère que je n’oublierai pas la leçon… J’espère aussi que ma flèche n’est pas foutue, je l’ai redressée au genou ; elle était tordue à la fois vers la droite et vers le bas ! Les poissons en rigolent encore…
Mais bon je n’ai pas tout perdu car j’ai repéré ce nouveau coin et là, pour sûr,
Devant me rendre à Bastia hier matin et étant en congés, j’ai profité d’une journée où la mer était enfin praticable, pour me mettre à l’eau dans le début du cap Corse, à midi sous un ciel nuageux et avec une bonne houle d’est.
Au cours de cette sortie j’ai commis trois erreurs de débutants (et je suis bien dég’ car je ne pensais tout de même plus en être là…) qui m’ont coûté ce qui aurait dû être une bien belle pêche…
La première erreur en tout début de sortie : alors que je m’apprête à remonter d’un agachon infructueux, j’aperçois une très belle lasagne qui se met à trou ; au lieu de repérer le trou et de remonter pour me ventiler tranquillement avant de redescendre la cueillir, je me dis qu’il me reste encore assez d’air et je file directement sur le trou dans la même apnée.
Sauf que le trou est quand même un peu loin et que deux mètres avant je sens que je vais être juste ; mais je m’entête dans ma connerie et, plutôt que de remonter, je tends le bras précipitamment et décoche un tir incertain en direction du trou, avec le sandeau tendu au troisième cran (et oui car à la base c’était une apnée d’agachon !!).
Résultat je rate la lasagne (alors que j’aurais même pu faire un doublé car j’en vois une deuxième derrière s’enfuir au fond) et j’enrague ma flèche.
Cette fois je remonte, laissant le fusil coincé, me maudissant d’être aussi con et priant pour arriver à sortir la flèche, sans quoi la sortie s’arrêtera à peine débutée…
L’apnée suivant je parviens à sortir la flèche, mais je commets ma deuxième erreur : je ne vérifie pas son état… Et pourtant après avoir balancé un tir à bout portant dans un petit trou avec un 90 armé au troisième cran j’aurais raisonnablement pu penser que la flèche avait morflé… Mais non… je réarme sans me poser plus de questions et repart…
S’enchaîne alors une série de loupés inloupables, comme au temps où j’avais mis une flèche à ergot en laissant la tête fermé sur le fusil. Je rate ainsi un gros rouget, un corb, un autre rouget. C’est en visant avec minutie ce dernier que je me suis enfin aperçu que la flèche était tordue vers la droite… ce qui ne m’a pas empêché de tirer et de le louper.
Et comme j’étais vraiment dans un grand jour de connerie, troisième erreur : je me dit que ça doit pas être si grave cette légère déviation…. Et je ne songe même pas à la détordre au genou, ce que je ne ferais qu’une fois revenu à terre après avoir raté un dernier poisson… mais là je vous raconte la scène car c’était magnifique !
Ça commence par un denti d’environ deux kilos que je repère au loin en remontant d’un agachon.
Je me ventile à nouveau et redescend me poster derrière une touffe de posidonie. J’attends, j’attends, j’attends…. Rien…
Je remonte et, en prenant de la hauteur, je découvre que le denti s’était posé juste de l’autre côté de la touffe de posidonie, calé sur le sable à deux mètres de moi !!! Il avait dû arriver en rasant le fond, du coup je ne l’avais pas vu !! Je remonte le plus doucement possible, il ne bouge pas, je suis en surface et lui il est là, calé sous moi 13 ou 14 mètres plus bas ! Mais c’est impossible pour moi d’enchaîner une autre apnée direct, il faut que je récupère, et lui pendant ce temps il décolle doucement et s’éloigne tranquillement de sa démarche chaloupée.
Je le suis en surface et vois alors trois juvéniles qui montent vers moi depuis le fond et font demi-tour à 5 ou 6 mètres. Il y a de la vie ici c’est sur !
Ça y est, j’ai récupéré, mais mon denti n’est plus en vu. Pas grave, je sens qu’il est toujours dans les parages. Je repère un super poste et descend me caler.
Au bout de 30 secondes les petits dentis me foncent droit dessus, je m’écrase un peu plus au fond, quasi sûr que le gros va arriver. Mais alors ce sont trois ou quatre petites limons qui se pointent ! Elles commencent à tourner au dessus de moi, puis des un peu plus grosses se joignent à elles, toujours en tournant, et des plus grosses encore ! Et finalement je vois LA plus grosse du groupe, elle fait ses deux kilos facile, elle est là, juste au dessus de moi, à même pas 2 mètres, je n’ai qu’à tendre le fusil vers elle, elle ne s’enfuit même pas, ma pointe doit être à moins d’un mètre, c’est magnifique, FIIIIRE !!!
Et bien sûr vous l’avez compris la flèche tordue est passée à côté…
Là ça faisait 4h que j’étais dans l’eau, je commençais à être fatigué et j’ai pris un tel coup au moral que j’ai mis fin à la sortie (non sans avoir tenté tout de même un dernier agachon au cas où, mais seules deux petites limons sont revenues).
Voilà, au moins j’espère que je n’oublierai pas la leçon… J’espère aussi que ma flèche n’est pas foutue, je l’ai redressée au genou ; elle était tordue à la fois vers la droite et vers le bas ! Les poissons en rigolent encore…
Mais bon je n’ai pas tout perdu car j’ai repéré ce nouveau coin et là, pour sûr,