L'air est encore bien chaud en cette fin du mois d'aout. Le disque solaire descend lentement sur l'horizon veillé par les pointes de Cavalo et de la Revelatta.
Nous sommes deux, seuls au monde, enlacés au milieu d'une cathédrale minérale surplombant les flots de quelques mètres seulement.
Nous allons dormir là, à même la roche dont la douce et captive chaleur nous enveloppe.
Il fait nuit ça y est sur le grand désert sud de la Balagne mais parfois quelques phares de voitures attardées rivalisent avec l'immense tapis céleste de lumières d'étoiles.
La lune apparaît d'un coup et projette une si forte et intrusive clarté que nous renonçons à la balade sous marine nocturne.
Nos corps nus ont bien d'autres choses à faire sous le regard lubrique des astres et du maquis...
Six heure, j'ouvre un œil et le pose d'instinct sur ma belle endormie, puis sur sa rivale qui déjà m'appelle en suppliant : la mer est prête à se laisser pénétrer par un prédateur!
Quelques minutes et je suis dans ses bras.
Le soleil dort encore mais la faible lumière qui annonce son triomphe sur les ténèbres commence à percer les flots.
C'est le moment de grâce, celui ou on ne sait pas si l'on rêve ou pas et ce que sont ces formes furtives qui glissent et se confondent devant le masque. Poissons surpris dans leur torpeur, cigales marines ou calmars attardés?
La forme sinistre à cette heure d'un rocher retient mon attention. Je devine qu'il abrite une cachette de choix, me ventile et plonge.
La grotte est vide semble t il ou bien ses occupants n'ont rien à craindre de mes yeux de taupe terrestre ridicule.
Je me cale donc au fond de ce nid horizontal, trop content de devenir invisible à mon tour.
Quelques secondes encore et la vie s'annonce devant moi. Un banc de sars corrects me saluent placidement... "reste encore un peu!" me suggère l'un d'eux "et garde ton tir pour un autre chasseur".
J'écoute le conseil écaillé et cherche à me fondre un peu plus dans ce décor englouti.
Quand tout à coup le chasseur est là, apparu devant moi de façon si soudaine que je ne réagis pas. Limon, Denti? La taille est belle mais mon cerveau encore assoupi hésite et laisse l'éclair partir hors de ma vue..
Première rencontre à son avantage mais l'instinct revient : j'ai croisé son regard et il ne trompe pas, l'animal ne m'a pas bien identifié et va surement revenir tout aussi vite.
Je décide d'avancer un peu afin d'allonger mon corps derrière une bande rocheuse d'où émerge seulement mon Phantom 95.
Une timide percée du regard par dessus le caillou et la voilà, la vision tant attendue : le denti termine son cercle et avance fier et menaçant vers son funeste destin gastronomique. PAN!!
Ma situation dans le règne animale se rappelle alors douloureusement à moi : je n'ai pas de branchie et c'est ma première apnée! Il est temps de respirer...
La prise du jour entre les mains, je sors de l'onde si généreuse et me glisse quelques instants plus tard à côté de ma douce. Elle dort toujours et me pardonnera surement cette échappée matinale qui me semble déjà un rêve.
Je me rendors près de ma belle étoilée.
Nous sommes deux, seuls au monde, enlacés au milieu d'une cathédrale minérale surplombant les flots de quelques mètres seulement.
Nous allons dormir là, à même la roche dont la douce et captive chaleur nous enveloppe.
Il fait nuit ça y est sur le grand désert sud de la Balagne mais parfois quelques phares de voitures attardées rivalisent avec l'immense tapis céleste de lumières d'étoiles.
La lune apparaît d'un coup et projette une si forte et intrusive clarté que nous renonçons à la balade sous marine nocturne.
Nos corps nus ont bien d'autres choses à faire sous le regard lubrique des astres et du maquis...
Six heure, j'ouvre un œil et le pose d'instinct sur ma belle endormie, puis sur sa rivale qui déjà m'appelle en suppliant : la mer est prête à se laisser pénétrer par un prédateur!
Quelques minutes et je suis dans ses bras.
Le soleil dort encore mais la faible lumière qui annonce son triomphe sur les ténèbres commence à percer les flots.
C'est le moment de grâce, celui ou on ne sait pas si l'on rêve ou pas et ce que sont ces formes furtives qui glissent et se confondent devant le masque. Poissons surpris dans leur torpeur, cigales marines ou calmars attardés?
La forme sinistre à cette heure d'un rocher retient mon attention. Je devine qu'il abrite une cachette de choix, me ventile et plonge.
La grotte est vide semble t il ou bien ses occupants n'ont rien à craindre de mes yeux de taupe terrestre ridicule.
Je me cale donc au fond de ce nid horizontal, trop content de devenir invisible à mon tour.
Quelques secondes encore et la vie s'annonce devant moi. Un banc de sars corrects me saluent placidement... "reste encore un peu!" me suggère l'un d'eux "et garde ton tir pour un autre chasseur".
J'écoute le conseil écaillé et cherche à me fondre un peu plus dans ce décor englouti.
Quand tout à coup le chasseur est là, apparu devant moi de façon si soudaine que je ne réagis pas. Limon, Denti? La taille est belle mais mon cerveau encore assoupi hésite et laisse l'éclair partir hors de ma vue..
Première rencontre à son avantage mais l'instinct revient : j'ai croisé son regard et il ne trompe pas, l'animal ne m'a pas bien identifié et va surement revenir tout aussi vite.
Je décide d'avancer un peu afin d'allonger mon corps derrière une bande rocheuse d'où émerge seulement mon Phantom 95.
Une timide percée du regard par dessus le caillou et la voilà, la vision tant attendue : le denti termine son cercle et avance fier et menaçant vers son funeste destin gastronomique. PAN!!
Ma situation dans le règne animale se rappelle alors douloureusement à moi : je n'ai pas de branchie et c'est ma première apnée! Il est temps de respirer...
La prise du jour entre les mains, je sors de l'onde si généreuse et me glisse quelques instants plus tard à côté de ma douce. Elle dort toujours et me pardonnera surement cette échappée matinale qui me semble déjà un rêve.
Je me rendors près de ma belle étoilée.