cernia Ven 14 Nov - 14:21
ce que dit Brasitron est juste.
Nous disposons en effet d'un ensemble de capteurs sensoriels, très nombreux sur le visage et le cuir chevelu, mais aussi sur tout le reste du corps. Ces capteurs agissent directement sur le système nerveux sympathique pour réguler le rythme cardiaque. Cette réaction physiologique entraîne, à l'extrême, une redirection de l'afflux sanguins vers les organes dits "vitaux". A moindre échelle, c'est pour cela que notre coeur se ralentit quand nous sommes dans l'eau (je dirais pas dans l'eau froide, car l'isothermie aquatique est pour le corps humain à 35°C contre 19°C dans l'air), ou que nous commençons par avoir froid aux mains et aux pieds.
Pour ce qui est de ton apnée en elle-même, indépendamment des considérations physiologiques évoquées, de nombreux facteurs peuvent encore la modifier. Je travaille beaucoup mon apnée (j'en parle de temps à autres avec Gaby) parceque ça me plaît, aujourd'hui autant que la chasse. Et à mon modeste niveau, je sais que la performance est liée à ton conditionnement psychologique et à l'appréhension que tu as de ta performance.
Ainsi, je fais moi-même un rejet quasi épidermique de l'apnée statique (malgré un record perso au-delà de 4'30). La seule façon pour moi de travailler mes temps d'apnées, c'est de faire/penser à autre chose. Quand tu trouveras intérieurement le mécanisme qui bloque ton apnée, et le levier pour le maîtriser, tu pourras progresser. Je me permets toutefois de te mettre en garde contre la pratique isolée de cette activité : une syncope peut arriver même à l'air libre, et le résultat est le même (tes voies aériennes se bloquent, et tu n'as pas plus d'eau que d'air qui rentre dans ce cas, le risque étant l'anoxie).
En tout état de cause, ton cerveau se place dans l'eau en condition défavorable, et en situation de chasse. Ceci a pour conséquence de ralentir ton rythme et de te détendre. De plus, étant "porté" par l'eau (et un peu ta combi), tous tes muscles sont relâchés, alors qu'à l'air libre, nous sommes contraints de compenser cette fâcheuse gravité, et si notre corps s'y est adapté en développant des muscles antagonistes, la conséquence est qu'au moins un des deux travaille, donc consomme!
C'est un maigre avis un peu dicté par mon expérience et celle des gens qui pratiquent l'apnée autour de moi. La détente, la psychologie et la connaissance de soi sont les leviers du progrès dans ce sport.